Traversée de la Cordillera Real (Bolivie, août 2015)

J’avais gardé un très beau souvenir de mes premiers treks dans la Cordillère des Andes, au Pérou en 2013. Aussi, en 2015, je décidais de revenir en Amérique Latine pour un nouveau défi, la grande traversée de la Cordillera Real de Bolivie. A vrai dire, la curiosité pour cette région était liée à ma vieille passion pour les cartes et les atlas géographiques qui, un temps autrefois, avaient attribué, à tort, une altitude de plus de 7000 m à l’un des hauts sommets de cette chaîne, l’Ancohuma, ce qui en aurait fait le point culminant des Amériques. L’altitude réelle de ce sommet fut ensuite réévaluée à 6427 m, mais cette erreur avait de quoi intriguer. Demeurait pour moi autour de ces montagnes un air de mystère, de solitude et d’aventure. Pourtant, avant de partir à leur découverte, il fallait s’acclimater à l’altitude et cela commençait dès la descente de l’avion, à la Paz, plus haute capitale du monde à près de 4000m…
Avant d’aborder la grande traversée de la Cordillera Real, mon acclimatation devait se poursuivre quelques jours par la visite de la cité pré-inca de Tihuanaco (Tiwanaku), qui servit d’inspiration au dessinateur Hergé pour son album Tintin et le Temple du Soleil, puis une courte randonnée sur l’Ile du Soleil, au milieu du Lac Titicaca. L’aspect parfois méditerranéen du paysage pouvait faire un moment oublier l’altitude de cette vaste étendue d’eau, la plus haute navigable au monde à 3812m. En la traversant dans une petite barque à moteur, je fus cependant pris pendant quelques heures dans une tempête de pluie et de neige mouillée, façon de rappeler au voyageur la force des éléments. Pendant ce temps, la Cordillera Real se couvrait d’une épaisse couche de neige…
Après le tour de la Cordillera de Huayhuash, au Pérou, en 2013, la grande traversée de la Cordillera Real de Bolivie s’est avérée pour moi une réelle aventure andine. J’avais choisi de réaliser ce long trek très peu fréquenté, 13 jours en haute altitude, avec parfois plusieurs cols à 5000 m à passer dans la même journée, en autonomie, seul avec un guide et un muletier. Les conditions furent assez difficiles en l’absence le plus souvent de sentier et dans une ambiance presque hivernale, après la tempête que j’avais essuyée sur le lac Titicaca et qui avait couvert la cordillère de neige. Mais l’ambiance de ce trek est magnifique, le sentiment d’isolement puissant, propice à l’émerveillement et à la méditation. Et l’ascension du Pico Austria, splendide belvédère à 5300 m face au Condoriri, le dernier jour, demeure un très beau souvenir (lien vers les photos de ce trek)…